Parler son langage, c’est essentiellement utiliser le langage comportemental qui est le sien. C’est donc savoir comment, entre eux, les chevaux se font bouger, se tiennent respectueusement à distance les uns des autres, tout en étant capables de liens plus étroits par moments dans un but de confort (épouillage mutuel) ou de sécurité (l’union fait la force). Et de conflits aussi à la recherche de leur rapport de Dominance.
Savoir que le Dominant, c’est celui qui fait bouger les pieds de l’autre. Si un cheval vous fonce dessus et que vous suivez votre réflexe de fuir, c’est lui le dominant. Vous n’avez plus qu’à vous rattraper de cette erreur plus tard, mais le plus tôt possible. Si, au contraire, vous faites mine de lui jeter quelque chose à la tête (équivalent d’une ruade), il va sûrement s’arrêter et y réfléchir à deux fois avant de revenir vous agresser. Et vous avez toujours le droit de vous munir d’une longe, pour égaliser votre rapport de force de conviction.
Savoir aussi que le cheval est un animal qui recherche le confort. Ça va bien nous servir pour lui apprendre à obtempérer à nos demandes. Mettons le dans l’inconfort (par ex, une pression sur l’avant main pour qu’il éloigne ses épaules de nous) et laissons lui le temps de trouver que, s’il se déplace effectivement dans cette direction, le confort revient immédiatement. Car nous avons immédiatement arrêté la pression, bien sûr. Sinon, nous lui apprenons que ça ne sert à rien de bouger, puisque l’inconfort persiste. A l’inverse, s’il résiste ou se défend et que nous arrêtons la pression pendant qu’il teste cette réponse, nous lui apprenons à résister ou à se défendre. Raté!
Savoir aussi que le cheval n’aime pas qu’on le bouscule. Mais qu’il va rapidement comprendre la pression , parce que c’est de cette manière que ses congénères dominants l’ont fait bouger depuis sa naissance.
A l’inverse, une traction n’a aucun sens pour lui, sauf celui d’une agression (se sent brutalement prisonnier) contre laquelle il va se mettre en opposition de défense. Se rappeler qu’il est beaucoup plus puissant et vif que nous.
Ainsi, par ex, une rêne d’ouverture correcte n’est pas une traction, mais une pression de l’autre côté de son nez qui le pousse dans la direction à suivre.
Savoir, enfin, que, nous devons, comme les chevaux, mettre toute l’énergie et rien que l’énergie nécessaire, pour obtenir une action. Ça ne sert à rien d’utiliser une cravache, si l’effleurement d’un doigt suffit. Mais si appuyer fortement ne donne pas d’effet, un petit coup de badine a des chances de le faire réagir.
Les chevaux sollicitent, demandent, disent et exigent, si besoin. C’est une bonne leçon.
Attention! Tout est affaire de mesure et de timing. Il ne faut pas arriver à un blocage mental du cheval, dont nous ne pourrions plus rien obtenir.
En résumé,
. Le dominant, c’est celui qui fait bouger les pieds de l’autre.
. Confort – Inconfort – Réconfort
. Toute et rien que l’énergie nécessaire
. Ne tirez pas sur le cheval