Même s’il a parfaitement compris et accepté la connexion souhaitée, le cheval n’écoute plus son partenaire humain, si quelque chose lui fait peur. C’est dans sa nature d’animal de proie de se méfier de tout ce qu’il ne connaît pas et qui pourrait l’agresser, même si le danger n’existe pas réellement. Sa nature lui commande alors de fuir et cette fuite peut être extrêmement rapide et brutale. Et s’il ne peut pas fuir, elle lui commande de se battre pour sa survie.
C’est pourquoi il est très important de lui apprendre à regarder toute nouveauté en maîtrisant cet instinct de fuite ou de défense, à réfléchir à une autre solution, voire à attendre de votre attitude une conduite à tenir.
Pour cela, nous le mettons dans de multiples situations d’inquiétudes pour lui en maintenant cette stimulation tant qu’il bouge et en l’arrêtant dés qu’il s’arrête de fuir. Puis nous la reprenons d’un peu plus près et progressivement, nous pourrons aller, sans qu’il bouge, jusqu’à le toucher sur tout le corps avec un stimulus qui au départ le mettait en panique. Lui apprendre à gérer ses peurs, c’est le désensibiliser à tout ce qui ne devrait pas le concerner.
Sur ce principe, multiplier et adapter les circonstances effrayantes:
• fanion qui bouge près de lui (vidéo),
• sac plastic qui bouge et fait du bruit,
• claquements de fouet,
• passages étroits et limités en hauteur,
• lieux étroits et sombres: montée dans le van, passage sous un pont,
• bâches et surfaces liquides: mares, passages de gué, bord de rivière ou de lac,
• proximité de tracteurs arrêtés, puis circulants, de camions,
• proximités d’animaux non ou peu connus. Par ex, les vaches et, surtout, les veaux qui sont curieux comme des chats et vous arrivent dessus sans précaution et sans peur (surtout quand ils sont 30 et que vous êtes seul à longer leur pâture),
• etc…
Bien sûr, vous ne pourrez jamais tout imaginer et tout tester. Mais vous apprendrez à votre cheval à gérer ses peurs. J’ai l’exemple personnel d’un groupe de chasseurs non repérés et d’un coup de feu qui claque à moins de 30 m de ma jument de balade. Elle a sursauté. Moi aussi d’ailleurs. Au-delà de son sursaut, elle est restée parfaitement immobile à attendre que je lui indique la conduite à tenir, à savoir poursuivre tranquillement notre chemin. Plutôt sympa, comme résultat!