Je ne conseille pas de tenter d’utiliser le langage sonore des chevaux, à moins que, sadiques, vous ne vouliez les faire mourir de rire. Rares sont les imitateurs qui peuvent tromper l’oreille humaine. A mon avis, il n’en existe pas qui puissent tromper l’oreille du cheval et, en plus, utiliser le bon ton avec le bon signifié. Même si vous sortez d’une école de danseurs-acrobates cosaques et qu’en plus vous êtes pétomanes, jamais un cheval ne vous prendra pour un congénère en train de faire une pétarade. Faites vous une raison. 🙂
Bien sûr, nous pouvons utiliser notre parole et de nombreux cavaliers célèbres travaillant en liberté –mais pas seulement- (Mario Lurashi, Jean-Marc Imbert entre autres) ne s’en privent pas. Il paraît que les chevaux peuvent comprendre plus de 100 mots, voire 200 ( ?). Par « comprendre », je crois qu’il faut surtout entendre « reconnaître ». A ces reconnaissances auditives, l’apprentissage de situations précises peut être associé et donc entraîner des réponses apprises et adaptées à nos idées d’actions.
Personnellement, je parle beaucoup (trop, paraît-il) à mes chevaux, mais je suis persuadé de parler surtout pour moi.
Ils réagissent à leur nom, mais je l’exprime généralement à leur côté ou sur leur dos. L’intonation et les circonstances font qu’ils ne peuvent guère se tromper sur le destinataire de ce nom.
L’habitude du travail avec eux fait qu’ils répondent le plus souvent bien à mes indications : « Hoo ! » ou « Whoo ! », sifflement en 2 tons descendants ou « Tout doux ! », « marche », « Trot » ou « Trotte. », « Galop », « Devant », « Arrière », « Gauche » et « Droite », pour l’essentiel.
Quand je serai un vraiment bon, j’utiliserai aussi « salut », « assis », « couché » (avec le côté), « debout » et, peut-être, « réponds au téléphone » et « va faire le café. » 🙂
Maintenant, si je dis « Ralentis, je voudrais admirer le paysage. » ou lorsque, énervé par un refus, je dis à mon cheval que « ce n’est qu’une vieille carne, bientôt destinée au congélateur », il est évident que c’est à usage strictement interne. D’ailleurs, aucun d’entre eux n’a jamais réagi en s’immobilisant de peur et en claquant des dents. De plus, si, par distraction, ma voix dit « droite », mais que mon attitude dit « gauche » en même temps, c’est à mon intention qu’il obéit. Ce qui relativise l’importance de la parole.