Sons et comportements
Le cheval émet des sons :
Equipé de poumons, de voies aériennes, d’un larynx, d’un pharynx, d’une bouche et d’un nez, il est très capable d’émettre des sons, dont le plus célèbre est, bien sûr, le hennissement. Le plus souvent, il l’utilise avec des modulations, des timbres et des temps dont la signification exacte nous échappe, pour des appels (ou des « salutations ») à distance.
Sans hennir et à courte distance, il émet aussi des sons de gorges et des souffles. Il peut renâcler. Et ces émissions ont le plus souvent valeur d’avertissement ou de menace. Il ronfle aussi (sans dormir), souvent significatif de crainte.
Mais on peut remarquer qu’il est un animal étonnamment silencieux, comparativement aux bovins, aux chiens et, même, aux ânes. Mon cheptel est installé dans une pâture juste devant la maison et, au mieux, j’entends un hennissement bref lors de mes départs ou retours de balade avec l’un d’eux.
A l’autre bout de l’individu et, plus précisément, de son tube digestif, il est capable aussi d’émettre des sons, particulièrement aux cours d’efforts intenses. C’est la pétarade. Mais je doute fort qu’elle ait une quelconque valeur signifiante. 🙂
L’essentiel de sa communication est comportementale et il y est très expressif :
- Attitude relevée, oreilles et regard pointés dans une direction, c’est un
cheval intrigué et inquiété par quelque chose à distance et qui l’étudie, avant de prendre une décision : « Sans intérêt » ou « Courage, fuyons ! ».
- Tête en position intermédiaire, le plus souvent gardant les oreilles et les yeux très mobiles, c’est un cheval non inquiet mais qui reste aux aguets. On ne sait jamais !
- Coup de tête vif, les dents en avant et les oreilles couchées, vers un autre cheval ou vers vous, c’est un cheval qui dit « Tu es trop près de moi. Tu me gênes. Pousse-toi de là ! » Orienté vers l’avant-main du destinataire, ce coup de tête signifie « recule » ou « pars de l’autre côté ». Orienté vers sa croupe de l’arrière, il signifie clairement « avance donc, limace ! ». (Voir encore dominance)
- Cheval qui présente son arrière main et lève sa croupe, même sans ruer, exprimant « Arrière ! Dernier avertissement ! ». Il est probable que l’étape suivante sera la ruade ou la morsure, à moins que le destinataire n’obtempère promptement. Ou que ce ne soit qu’un baroud d’honneur d’un dominé en train de fuir devant la menace d’un dominant.
- Dans cette gamme d’expressions très variées, le cheval peut être discret, mais ce n’est pas « murmureur » ni un « chuchoteur » pour autant.
Du discret coup de tête vers l’interlocuteur jusqu’à la ruade, le cheval suggère, demande, dit et exige, en brûlant des étapes, parfois. Dans cette conversation, l’interlocuteur dominé a tout intérêt à prêter attention aux 3 premières étapes, s’il ne veut pas subir la punition physique de la dernière (ruade, morsure).
- Tête basse et oreilles orientées vers son interlocuteur et la bouche animée de mouvements rythmés comme s’il claquait des dents, qui « mâchouille », c’est un jeune cheval vis-à-vis d’un dominant lui disant « s’il te plaît, ne me fais pas mal ». C’est le snapping. Voir Join up
- Nous ne pouvons pas décrire les nombreux comportements équins, mais citons encore les épouillages mutuels, les poursuites et les combats « pour rire » des jeunes chevaux qui s’exercent ainsi à trouver leur place dans la hiérarchie de la harde, et « pour de vrai » ceux des chevaux qui font leur dominance ou des étalons pour la mainmise sur le harem. Et d’autres…
- A noter : Pour déplacer un congénère, jamais un cheval ne l’attrape par la peau du dos ou par l’oreille pour le tirer dans la direction où il veut qu’il aille. D’ailleurs, si vous tentez de le faire, vous remarquez que votre cheval se met aussitôt en opposition. Et comme il est plus fort que vous… Le dominant qui veut faire bouger un cheval le pousse dans la direction choisie. Bon à savoir !
Ce langage comportemental est parfaitement compris de tout cheval. L’adapter à nos demandes n’est guère difficile et peut beaucoup nous aider à nous en faire comprendre.