Apprivoisement, imprégnation, débourrage, dressage
Apprivoiser: Pour les chevaux domestiques qui nous concernent, dont nous voulons faire des compagnons de loisir, de sport ou de travail, l’éducation de base commence dès le plus jeune âge. Dès qu’il a 3 à 4 semaines, on peut déjà :
• lui apprendre à ne plus se méfier de nous,
• à se laisser toucher et caresser,
• à ne pas nous botter ni nous mordre, même pour jouer, quand nous l’approchons,
• à ne pas nous bousculer ni nous marcher dessus,
• à supporter un licol, puis le contrôle par une longe,
• à se laisser toucher puis prendre les pieds
sans trop insister, sans le saturer de notre présence, mais en laissant sa mère (et, si possible, d’autres congénères ensuite) faire ce travail d’éducation primaire. Vidéo : la 1ère semaine de vie d’un poulain…
A ne pas confondre avec :
• L’imprégnation d’une manipulation dès la naissance :
Cette imprégnation peut nous aider à créer un lien très fort entre le poulain nouveau-né et nous. Mais ça n’a d’intérêt que si nous sommes sûrs de le garder comme partenaire personnel. Et, surtout, il ne doit s’agir que d’un lien préférentiel mais discret avec l’humain qui l’a fait naître. Il ne faut pas que ça perturbe l’imprégnation instinctive avec sa mère qui, à cet âge, doit rester son interlocutrice primordiale vis-à-vis de la nature domestiquée qui l’entoure. Dans ce rôle, nous ne ferons jamais aussi bien qu’elle à cet âge, qu’elle et ses congénères, un peu plus tard. Donc, après 1 heure de vie, savoir rester en retrait, en observateur, pendant le 1er mois au moins.
• Le débourrage qui est le début du dressage :
Il s’agit alors d’habituer le jeune cheval à tolérer le tapis de selle, la selle, la sangle, notre présence sur son dos, les indications de rênes sur le licol ou la bride, à accepter et suivre les aides de l’équitation, voire la présence de traits ou de brancards et d’être suivi par une carriole. Normalement, ce débourrage ne doit pas être réalisé avant l’âge de 3 ans, 4 chez certains chevaux. Il est souvent réalisé avant 2 ans chez les chevaux de courses, mais c’est une pratique intéressée (pour profiter de la fougue de leur jeunesse) et très peu éducative. Les chevaux « réformés des courses » que l’on veut récupérer en chevaux de loisirs doivent tous être repris en ré-éducation de base. Et ce n’est pas une mince affaire, en raison de leur vécu de mal-élevés, très peu ou non éduqués.
• Le dressage et l’entraînement sont la suite de ce débourrage :
Il s’agit d’inculquer au cheval une ou plusieurs pratiques de sports, de loisirs ou de travail, par des mises en situations et adhésions de plus en plus fines et légères de ce partenaire à des actions apprises très diverses, qui ne font partie ni de mon propos dans ces pages, ni de mes compétences: tourisme équestre, endurance, courses, dressage de basse ou haute école, cheval artiste ou cirque équestre, sport équestre comme le polo ou horse-ball, travail du bétail, travail des champs (un peu désuet) ou sylvestre (encore utile), etc. S’adresser aux professionnels compétents de chaque domaine.
Mais, bien sûr, ils sont plus faciles et moins dangereux à pratiquer, si l’éducation de base antérieure est correctement réalisée et acquise.